commencer à / de + infinitif

  • Jim69

    Senior Member
    French
    Je ne suis pas sûr du tout qu'on puisse dire "commencer de"...
    Sinon c'est "commencer à " suivit d'un verbe à l'infinitif si je ne me trompre pas.
    Commencer à lire.
    Commencer à préparer le repas.
     

    xav

    Senior Member
    France
    Pour moi, c'est surtout une question de style et d'euphonie. J'emploierais exclusivement "commencer à" au présent et au futur ou à l'oral, et volontiers "commencer de" à l'écrit, aux temps passés, surtout en style soutenu :
    Je commençai de travailler vers l'âge de 17 ans.
    "Commencer de" permet en particulier d'éviter "Il commença à" :
    A 30 ans, il commença d'atteindre ses objectifs
    .
    Il ne peut pas s'employer pour exprimer l'irritation : "Tu commences de m'ennuyer !" ? Non.

    Même chose pour continuer, avec lequel le "de" est plus fréquent. On peut imaginer une phrase au présent en français parlé :
    Si tu continues de m'embêter, je te fiche une claque !
     

    zaby

    Senior Member
    Je glisse un passage extrait de la définition de commencer du TLFi

    Il n'existe pas de distinctions abs. entre les 2 constr. On peut cependant observer qq. tendances.
    a) La constr. avec de est plus fréq. au XXe s. qu'au XIXe s.
    b) Commencer de est plus fréq. dans la lang. soignée que dans la lang. usuelle ou fam.
    c) On emploie plus volontiers à devant les verbes indiquant que l'action aura un développement (commencer à devenir, à (s')inquiéter, à comprendre), p. oppos. aux verbes n'indiquant qu'une simple durée (commencer de lire, d'écrire [une lettre, un roman], de vivre) (cf. rem. s.v. ds Ac. 1835-1932).
    d) Afin d'éviter l'hiatus, l'usage soigné tend parfois à employer de lorsque commencer est à une forme qui se terminera par une voyelle, ou devant les verbes commençant par une voyelle.
    2. Dans l'emploi fam. (supra H. Bazin et Simenon) on ne rencontre jamais de.
     

    Johanne

    Senior Member
    Selon Hanse, les deux sont corrects et ne sont pas différents (même s'ils peuvent parfois l'être à l'oreille, mais c'est très subjectif, comme il prend la peine de le mentionner).
     

    geostan

    Senior Member
    English Canada
    Y a-t-il une différence entre commencer à et commencer de?

    En principe, oui, dans la pratique, non. Autrefois on prétendait que commencer de s'employait lorsque l'action était de courte durée, relativement.

    Il a commencé de pleuvoir vers 4 h.

    Mais plus personne ne fait cette distinction.

    Il convient, toutefois, d'employer la forme avec de si le verbe suivant commence par la lettre "a", pour éviter l'hiatus. Mais même ici, la forme avec à peut s'employer.

    Enfin, la forme avec à semble la plus usuelle.

    Cheers!
     

    leturc

    Senior Member
    France French
    Est ce que quelqu'un pourrait m'éclairer sur la différence entre "commencer à" et "commencer de"
    J'ai consulté le dictionnaire des difficultés de la langue française mais j'avoue que je ne suis guère satisfait de leur explication.

    Merci d'avance
     

    Maître Capello

    Mod et ratures
    French – Switzerland
    Il n'y a aucune différence de sens ; seulement une différence d'usage. La préposition usuelle est à, mais on peut aussi employer de, plus fréquemment lorsque commencer est au passé…
     

    quinoa

    Senior Member
    french
    En fait il y a une légère différence entre commencer à et commencer de.
    commencer à indique le commencement d'un état prolongé. C'était à l'époque où je commençais à être mal portant.
    ou encore le commencement d'une action ou processus susceptible d'accroissement.
    Les jours commencent à devenir longs. Les jours commencent à raccourcir.
    On peut parler de mouvement vers du nouveau, ce qui est logique car on retrouve ce phénomène dans le sens premier de la préposition à (direction vers).

    commencer de indique davantage le commencement d'une action brève, mais surtout qui a quelque chose de prévu, une action qui participe à une habitude, à du préétabli.
    C'est au moment où je commençais de déjeuner qu'il est entré.
    Ici avec de, l'idée est davantage celle d'une reprise, comme si on effectuait une reconstruction d'un événement attendu, prévu, déjà pensé. La préposition de a dans son programme de sens ce retour vers une origine, vers un point de départ à partir duquel on réeffectue le trajet vers le présent.

    Dernier point, pour éviter un hiatus désagréable, on dira commencer d'aspirer pour éviter commencer à aspirer.
     

    leturc

    Senior Member
    France French
    Le dictionnaire des difficultés de la langue française mentionne l'euphonie.
    Il énonce les mêmes règles que Qinoa mais donne des exemples un peu étrange: commencer de régner. C'est une action longue, même si c'est vrai qu'il n'y a pas d'évolution. J'avoue être un peu confus.
     

    quinoa

    Senior Member
    french
    Dans le contexte historique, on revient sur le passé alors qu'on connaît l'avenir, d'où l'idée de revenir au point de départ en sachant à l'avance ce qui va se passer.
     

    Maître Capello

    Mod et ratures
    French – Switzerland
    Je ne suis pas d'accord avec la distinction que tu fais, Quinoa ; elle me paraît vraiment très arbitraire. D'ailleurs, Grevisse ne la fait pas non plus…

    Quoi qu'il en soit, au vu de l'usage, si nuance il y a, ce ne peut être qu'une subtile tendance et non une réelle différence. Le TLFi dit bien ceci :
    Il n'existe pas de distinctions abs. entre les 2 constr.
     

    quinoa

    Senior Member
    french
    Je ne transmets que ce qui s'enseigne à l'université et qui se fonde sur la différence entre les prépositions à et de qui ont bel et bien des programmes de sens différents.
     

    Chimel

    Senior Member
    Français
    Il y a peut-être moyen de vous mettre d'accord...

    Les explications de Quinoa sont intéressantes pour ceux qui cherchent à comprendre l'esprit, la logique interne d'une langue ou qui font de la recherche en linguistique, comme elle le dit elle-même. Je suppose d'ailleurs que les cours d'université auxquels elle fait allusion sont des cours de linguistique.

    A un niveau plus pratique, lorsque l'on enseigne aujourd'hui le français (que ce soit à des locuteurs étrangers ou à des jeunes) ou lorsque l'on est amené à corriger des textes avant publication, je ne pense pas que cette distinction entre commencer à et commencer de soit vraiment pertinente et opérationnelle. Très concrètement: si un prof de français comptait une faute dans une copie d'un de mes enfants pour cette raison-là, j'irais protester, références à l'appui (Grevisse, TLFI...). Et donc, moi-même, je n'en tiens pas compte.

    ("Cela dit", Maître Capello, c'est aussi un peu ce que je pense à propos de la distinction entre -ci et -la que tu fais sur un autre fil... ;))
     

    itka

    Senior Member
    français
    je ne pense pas que cette distinction entre commencer à et commencer de soit vraiment pertinente et opérationnelle
    Euh... moi non plus !
    Si un prof de linguistique peut se poser la question, c'est vraiment la dernière chose à dire à une personne qui tente de clarifier ses idées en français ! Je me permets de le dire, car ayant enseigné la linguistique générale et le français langue étrangère, je situe assez bien les deux rôles !

    [...]
     
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