croire à X / croire en X / croire X

  • Je pense la remarque du Tlfi n’est pas à interpréter comme une « interdiction », mais comme une forme alternative (peut-être aussi les formes en + article défini masculin singulier et pluriel passent-elles moins bien que celles en en + l' et la ? Peut-être sont-elles plus archaïques ? Je ne sais, simples supputations - Je pense aussi que selon le substantif qui suit la forme en "en + article défini" est plus ou moins acceptable).

    Ce que vient confirmer cet article de la BDL :
    La construction croire dans, curieusement absente de bon nombre de dictionnaires, est pourtant bien vivante en dépit de ce qu’en dit Le bon usage, qui la donne comme rare, et du peu de place que lui consacre le Trésor de la langue française, qui ne la signale que dans une remarque. Une recherche dans la presse francophone révèle pourtant qu’elle est couramment usitée. Généralement suivi d’un nom de chose comme complément, le tour croire dans rejoint les sens exprimés par croire à et croire en.
    [...]
     
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    et en est la forme contractée de dans le. Vous confondez les différents usages et les différents contextes. J'ai signalé aussi certaines expressions figées.
    J'ai vu que je n'étais pas la seule à avoir signalé cette règle, qui concerne toutes les formes de l'article défini. C'est quoi cette histoire de « peut-être aussi les formes en + article défini masculin singulier et pluriel passent-elles moins bien que celles en en + l' et la » ?
     
    Si vous parlez en règle générale, je pense qu’on est tous d’accord, mais pour ce cas spécifique croire en, cette règle n’est pas valable.

    Ainsi, vous n’acceptez pas ces exemples donnés par la BDL ?
    - Nous avons cru en la providence et nous avons été exaucés.
    - Beaucoup de gens croient en l’Évangile.

    Tapez dans Google livres, par exemple croire en la justice / en la paix / en la démocratie / en la République / en l’avenir / en l’humanité, vous trouverez de nombreuses occurrences ; avec des substantifs masculins ou avec des pluriels les occurrences sont moindres (a priori, puisque je n’ai fait que quelques tests).
     
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    Je n’ai pas parlé de Google, mais de Google livres. :)

    Ça n’est bien évidemment pas parole d’Évangile, mais ça donne une première idée.

    De même la BDL sans être infaillible est un site sérieux.

    Un exemple trouvé dans le Larousse (mais c’est vrai que les dictionnaires non plus ne sont pas à l’abri des erreurs ! :p)
    (C'est moi qui ai graissé.)

    Le site (sérieux aussi je crois, mais pas plus légitime que la BDL ou Larousse) que vous donnez en lien confirme simplement que en + le / en + les est archaïque. Par ailleurs, sur le même site on trouve :
    avec en ou dans, devant un nom de chose (dans étant privilégié devant les articles le, la, les, ainsi que devant les pronoms lequel, laquelle, lesquels et lesquelles, pour des raisons d'euphonie)
    http://parler-francais.eklablog.com/avoir-confiance-en-dans-a4936709
    (C'est moi qui ai mis en rouge et souligné.)

    Seulement privilégié, donc, et non pas interdit ; cela dit, toujours dans Google livres, on constate que croit/croire/crois en la justice est plus productif que dans la justice.
     
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    Bine sûr que non!
    comme je l'ai expliqué, en = dans le
    Ne soyez pas si péremptoire ni prompte à condamner un tour parfaitement licite ! Ce n'est pas parce que la préposition en n'est de nos jours que rarement suivie d'un article défini que ce ne peut jamais être le cas, ne vous en déplaise. Voici quelques exemples, tous parfaitement corrects, ceux de la première série étant encore tout à fait courants et naturels :

    en l'an 2017
    en l'absence de mon frère
    regarder en l'air

    Il a tout avalé en l'espace de deux minutes.
    Je lève mon verre en l'honneur des mariés.
    Elle a trouvé l'amour en la personne de mon frère.
    J'ai foi en l'humanité, en son avenir, en la providence qui le prépare
    (Lamennais).
    Elle danse et n'a même pas foi en la danse (Champfleury).

    Il ne voyait d'espoir qu'en le marchand de couleurs (Champfleury).
    Je vis une étoile qui tomba du ciel en la terre, et la clef du puits de l'abîme lui fut donnée (Loti).
    en la ville de Paris (Littré)
    consoler sa mort en la mort d'un ennemy (Montaigne)
    C'est par leur paresse qu'ils laissent croître les ronces et les épines en la place des vendanges et des moissons (Fénelon).
    Il nous envoie son fils du ciel en la terre (Bossuet).
    Trois personnes, par hasard, en les environs, tournaient la tête (Boylesve).
    Tyranniques regards ! Comme en les miens ils plongent ! (Dierx)
    Quand ce fut le milieu du jour et que les rayons de l'astre d'or percèrent en les branches, je vis cette lumière sans un seul sourire (Flaubert).

    Pour en revenir au cas particulier de croire en, sujet de ce fil, l'article défini y est bel est bien possible et correct, notamment dans les exemples que j'ai indiqués ainsi que ceux donnés par k@t.

    avec des substantifs masculins ou avec des pluriels les occurrences sont moindres
    Disons plutôt avec l'article défini masculin non élidé (le), c'est-à-dire avec des substantifs masculins commençant par une consonne ou un h aspiré. :)

    croire en l'Évangile, croire en l'avenir, croire en l'amour:tick:
     
    Je crois que vous n'avez pas lu ce que j'ai dit à propos des locutions figés et des tours archaïques.
    Ensuite, il faut peut-être éviter de confondre la règle, les recommandations, l'usage et les contaminations.
    Enfin, je donnais simplement une information qui pouvait aider à comprendre les nuances de sens: puisque le sujet est la différence de sens entre croire, croire en croire à, etc.
    D'autre part, le blog dont je donne le lien a le mérite de mentionner ses sources.
     
    Votre réponse me paraît désinvolte et insuffisante ; j'ai lu ce que vous avez écrit et je connais le blog "Parler français" qui, sans être nécessairement une bible en la matière, est généralement très bien fait. Nulle part il ne dit que "en" serait la contraction de "dans le" ; il ne le dit pas parce que c'est faux. Du reste, tout en indiquant que "en le" n'est pas toujours très heureux, il reconnaît que les formules J'ai confiance en l'avenir ou dans l'avenir sont également correctes, ce qui montre que "en le" ne s'utilise pas uniquement dans des locutions figées ou des tours archaïques.
     
    Ensuite, il faut peut-être éviter de confondre la règle, les recommandations, l'usage et les contaminations.
    C'est justement vous qui faites cette confusion, j'en ai peur… :rolleyes: Vous dites que en ne peut être suivi de l'article défini alors que c'est possible dans certains cas. D'ailleurs, l'extrait de Hanse le dit bien (c'est moi qui souligne) : « En principe, dans s'emploie devant un nom précédé d'un article, d'un démonstratif ou d'un possessif ; en, avec des noms sans article ou avec des pronoms. » Hanse se garde donc bien de dire que ce serait toujours le cas.

    Enfin, je donnais simplement une information qui pouvait aider à comprendre les nuances de sens: puisque le sujet est la différence de sens entre croire, croire en croire à, etc.
    Vraiment ? J'ai beau relire tous vos messages dans ce fil, je n'en trouve pas un seul qui aide à comprendre les différentes nuances de sens des diverses constructions de croire. Vous vous êtes seulement bornée à dire et argumenter qu'on ne pouvait « ni dire ni écrire « croire en la/le /les » parce que en = dans le/la/les », ce qui est d'ailleurs inexact.

    D'autre part, le blog dont je donne le lien a le mérite de mentionner ses sources.
    Le blog que vous avez cité parle surtout d'une autre construction, à savoir avoir confiance et non pas croire:rolleyes:
     
    Disons plutôt avec l'article défini masculin non élidé (le), c'est-à-dire avec des substantifs masculins commençant par une consonne ou un h aspiré. :)
    Tout à fait :thumbsup:, c’est une formulation étourdie qui ne reflète ni ma pensée ni ma démonstration, cf. mon exemple en l’avenir celui de la BDL que j’ai cité en l'Évangile, ainsi que mon
    peut-être aussi les formes en + article défini masculin singulier et pluriel passent-elles moins bien que celles en en + l' et la ?

    D'autre part, le blog dont je donne le lien a le mérite de mentionner ses sources
    BDL et Larousse ne sont pas des sources mentionnées ?
     
    Bonjour!

    Lorsqu'il y a un adjectif d'intensité, est-ce qu'il faut forcément employer croire EN?

    Par exemple, je sais qu'il il n'y a aucun problème quand on écrit : <<je crois À la compatibilité entre mon projet professionnel et l’esprit de votre institution>>.
    Mais et s'il y avait un adjectif d'intensité? <<je crois À la forte compatibilité entre mon projet professionnel et l’esprit de votre institution>>
    Ça va bien ou, en raison de la présence de l'adjectif <<forte>>, ce serait mieux d'écrire <<Je crois EN la forte...>>?

    Merci d'avance!
    Pablo
     
    Alors, si j'employais<<croire en la forte compatibilité>>, le sens serait le même, mais avec plus de certitude, c'est ça?
     
    La préposition en n'est pas totalement exclue, mais je ne l'emploierais pas dans votre contexte, car il ne s'agit pas d'une croyance, mais d'une opinion, d'une conviction.
     
    Bonjour,
    En gros :
    croire qqch = penser que qqch est vrai (Je crois son histoire)
    croire à qqch = croire à l'existence de qqch (Je crois aux extraterrestres)
    croire en qqch = faire confiance à qqch (Je crois en Dieu)
    Je n'ose croire ma chance.
    Je pense que les trois options sont correctes ici, mais le sens serait différent : je n'ose croire ma chance, je n'ose croire à ma chance, je n'ose croire en ma chance.

    Pourriez-vous me dire quelle version est plus naturelle ? Je dirais que la troisième…

    Merci
     
    Dans ce cas j'emploierais a priori le tour direct (sans préposition), mais avec le pronom en :

    Je n'ose en croire ma chance.

    Mais en fait, je me rends compte que cela dépend du contexte. Que cherchez-vous à dire exactement et dans quelles circonstances ?
     
    Bonjour,
    je comprends bien la différence entre croire + COD (croire un ami) et croire + à (croire à l'astrologie). Pourtant, j'ai dû mal à utiliser ce verbe avec les fausses nouvelles. Dans des textes, je trouve les deux, par ex.: "Pourquoi croit-on les fausses nouvelles" (radio-canada); "quels groupes sont plus enclins à croire aux fausses nouvelles" (gouvernance news). Quelle possibilité préférez-vous ? Il y a des différences entre la France et le Canada ?
    Merci pour votre aide:)
     
    Par habitude, j'aurais tendance à dire plutôt :
    croire aux fausses nouvelles
    Mais les deux sont synonymes et naturelles.
     
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    Spontanément, je n'utiliserais que croire aux fausses nouvelles.
    Je ne dirais pas j'ai cru la fausse nouvelle, mais j'y ai cru, comme on peut dire croire à un mensonge, croire à un bobard, ...
     
    Lorsqu’on emploie le verbe croire sans préposition, il signifie « tenir quelque chose pour vrai » ou « considérer ce qu’une personne dit comme vrai ». (...)
    Croire à signifie « être persuadé de la véracité, de l’efficacité ou de l’existence de quelqu’un ou de quelque chose ». Il s’agit essentiellement d’une adhésion intellectuelle.
    Banque de dépannage linguistique - Croire
    Grevisse :
    1665040290732.png

    Je dirais croire les fausses nouvelles, transitif direct, par exemple : Les gens crédules croient les fausses nouvelles — justement parce qu'ils ne savent pas qu'elles sont fausses.
    Croire aux fausses nouvelles peut passer pour le sens "être convaincu de l'existence de fausses nouvelles", comme croire au Père Noël.

    :arrow: Voir le début de ce fil
    Je suis d'accord avec Lacuzon (n°23) qui commentait Je ne ne crois pas [à] ces rumeurs , excepté qu'il semble s'être trompé (il n'y pas de n' de négation et pas est en trop) en disant "Toutefois, je ne vois pas trop comment il est possible d'affirmer qu'une rumeur n'existe pas étant donné qu'une rumeur est précisément une chose dont on est pas (sic) sûr de l'existence".
    La rumeur a une existence et circule ; c'est son fondement qu'on conteste. Je ne crois pas ces rumeurs (je n'y ajoute pas foi) car ce ne sont que des rumeurs.


    Ajout : Entre temps, les fils ont été fusionnés.
     
    Last edited by a moderator:
    Je ne crois pas à ces rumeurs ou je ne crois pas ces rumeurs fondées.

    À noter que :
    J'ai cru ces fausses nouvelles (mis abusivement pour j'ai cru à ces fausses nouvelles) n'a pas le sens de J'ai cru ces nouvelles fausses !
     
    Pourquoi "abusivement" ?
    On dit croire des fausses nouvelles comme croire un mensonge.
     
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