est-ce que / inversion sujet-verbe / intonation - façons de poser une question

Bonsoir,

J'essaie d'analyser la construction des phrases interrogatives en français, et j'ai trouvé que normalement :
- Avec l'introducteur "est-ce que" nous ne faisons pas l'inversion du sujet : Est-ce que viens-tu ? est incorrect, on dirait Est-ce que tu viens ?
- Si nous avons un nom au lieu du pronom sujet, cela ne change pas : Est-ce que vient Marie ? est incorrect, on dirait Est-ce que Marie vient ?

Donc je voudrais savoir si avec un adverbe interrogatif (tel que combien, où, comment, quand) la construction est-elle pareille.
Je dirais que Quand est-ce que pars-tu ? ou Quand est-ce que pars-Julien ? ne sont pas corrects.

Cependant, j'ai trouvé deux exemples qui m'ont brouillé toutes mes recherches:
1. Comment est-ce que va ton frère ?
2. Où est-ce va Jim ?

Quelqu'un peut m'aider, svp ? J'ai cherché partout et je n'arrive pas à trouver un solution finale !! :(

Merci
 
  • Bonjour,

    Est-ce que tu viens ? :tick:
    Est-ce que Marie vient ? :tick:

    Donc je voudrais savoir si avec un adverbe interrogatif (tel que combien, où, comment, quand) la construction est-elle pareille.
    Oui, elle est pareille.

    Quand est-ce que pars-tu ? et Quand est-ce que part-Julien ? ne sont pas corrects.

    1. Comment est-ce que va ton frère ? C'est du langage parlé, ce n'est pas correct. Comment va ton frère ? ou comment est-ce que ton frère va ? sont les formulations correctes. Il est aussi possible d'utiliser une inversion : Comment ton frère va-t-il ?
    2. Où est-ce que va Jim ? Même chose, c'est du langage parlé et incorrect, Où va Jim ? et Où est-ce que Jim va ? sont les formes correctes. Une inversion est aussi possible : Où Jim va-t-il ?

    Ce langage parlé, bien qu'incorrect, est très courant. Pour information, l'inversion est encore relativement courante à l'oral après les adverbes interrogatifs.

    PS : Il vaudrait mieux éviter "solution finale" en français qui est une référence directe à la politique des nazis ; solution définitive serait mieux ;).
     
    Attention. Si l'inversion est impossible avec est-ce que lorsque le sujet est un pronom (Quand est-ce que pars-tu ? :cross:), il est en revanche tout à fait acceptable de la faire avec un sujet non pronominal lorsqu'il y a un adverbe interrogatif et que le verbe est intransitif. Cela dit, cette inversion n'est que facultative.

    Quand est-ce que part Julien ?
    :tick: / Quand est-ce que Julien part ? :tick:
    Comment est-ce que va ton frère ? :tick: / Comment est-ce que ton frère va ? :tick:
    Où est-ce que va Jim ? :tick: / Où est-ce que Jim va ? :tick:
     
    Last edited:
    L'Académie considère comme erronée/déconseille l'utilisation de la locution est-ce que avec un pronom, un adverbe ou un adjectif interrogatifs (lien ici).
    Dans les locutions interrogatives. Est-ce que ? Est-ce qu'il vous a parlé de moi ? On évitera d'associer cette locution à l'adverbe, au pronom ou à l'adjectif interrogatif. On doit dire : Quand partirez-vous ? et non Quand est-ce que vous partirez ? À qui dois-je m'adresser ? et non À qui est-ce que je dois m'adresser ?
     
    Bonjour rikhal et bienvenue sur les forums ! :)

    L'Académie considère comme erronée/déconseille…
    Ne faites pas dire à l'Académie ce qu'elle ne dit pas : elle déconseille en effet ce tour, mais elle ne le considère pas pour autant comme une faute.

    Quoi qu'il en soit, je ne vois aucune raison de vouloir absolument éviter ce tour. Je préfère certes la version plus sobre sans est-ce que, mais celle incluant cette locution n'en reste pas moins correcte.
     
    Bonjour,

    ces utilisations de la locution est-ce que avec des pronoms/adjectifs/adverbes interrogatifs sonnent lourdes à mes oreilles. Certes plus ou moins lourdes suivant les cas, comme le fait remarquer petitm avec "où est-ce que" et "quand est-ce que" par exemple, mais lourdes tout de même (je trouve).

    Tentative d'analyse/explication :
    Cela vient probablement du fait que la locution est-ce que sert à rendre de façon indubitable une phrase (ne comportant pas d'inversion) interrogative : à l'oral, Tu manges une pomme ? se confond avec une phrase affirmative si l'intonation n'est pas (bien) faite et l'on peut donc utiliser Est-ce que tu manges une pomme ? pour s'assurer d'être bien compris.

    Mais, avec un pronom interrogatif, un adjectif interrogatif ou un adverbe qui n'est qu'adverbe interrogatif (et exclamatif), utiliser est-ce que est lourd car redondant puisque la marque de l'interrogation est déjà contenue dans le pronom/adjectif/adverbe.

    En revanche, avec les adverbes qui ne sont pas qu'adverbes interrogatifs-exclamatifs (comme quand et ), la langue orale a peut-être parfois des doutes dans les phrases où il n'y a pas d'inversion et utilise alors est-ce que. D'où l'apparence de moindre lourdeur.
    Mais cela reste peu élégant (et déconseillé) puisque, normalement, soit l'inversion est présente et l'adverbe en tête de phrase, soit l'inversion est absente et l'adverbe en fin de phrase (Quand vient-il ? et Il vient quand ?) : impossible de confondre avec une affirmation (même sans intonation montante dans le second cas).
    Bien sûr, si l'interrogation ne porte pas sur l'adverbe, les 3 formes sont correctes : Vient-il quand on le lui demande ?, Est-ce qu'il vient que on lui demande ? et Il vient quand on lui demande ? <- les phrases ne comportent pas d'adverbe interrogatif.


    En résumé :
    - avec pronom/adverbe/adjectif interrogatif : inversion > ni inversion ni est-ce que (> est-ce que), ce dernier cas étant à éviter si l'on suit les recommandations de l'Académie.
    […]
     
    Last edited by a moderator:
    Bonjour,
    Je ne sais pas pourquoi est-ce qu'on peut dire: "combien ça coûte?" ou "Comment tu t'appelles?" (sans inversion) mais pas "Où tu habites?"! Merci de m'expliquer.
     
    Bonsoir,

    Quelle est la différence entre ces deux phrases :


    "Quatre points seulement pour notre équipe ! Comment est-ce possible ? "

    "Quatre points seulement pour notre équipe ! Comment est-ce que c'est possible ? "
     
    Pas de différence fondamentale, la deuxième est légèrement plus informelle et plus orale que la première.

    Personnellement j'utiliserais "Comment est-ce possible ?" uniquement à l'écrit.
     
    En France : oui, c'est une tournure très commune. C'est la façon la plus naturelle de poser une question.
     
    Bonjour. Je ne suis pas locuteur natif du français, mais je me demandais si « Où est-ce que va Jim » est comparable à « C’est ce que fait Jim ». J’ai deux raisons pour cela:

    Premièrement, il y a à la fois « ce que » qui précède « va/fait Jim », et c’est « ce que » qui rend possible l’inversion.

    Deuxièmement, à ma connaissance, l’utilisation du pronom n’est pas possible dans ces deux patrons:
    « Où est-ce que va-t-il» :cross:
    « C’est ce que fait-il » :cross:

    Vu ces deux points systématiques, je propose ma hypothèse.

    Je crois que il y a une emphase sur « Jim » dans « C’est ce que fait Jim » en raison de l’inversion. Je me demandais donc si la même emphase existe dans « Où est-ce que va Jim ». Merci à tous.
     
    Il y a effectivement des ressemblances de structure entre les deux tournures.
    Mais il n'y a aucune emphase dans "Où est-ce que va Jim ?", simplement une utilisation commune de la formule d'interrogation "est-ce que" au lieu des tours directs, de moins en moins utilisés, "Où va Jim ?" ou "Où Jim va-t-il ?"
     
    Bonjour, tout le monde!
    Y a-t-il différence entre "Comment est-ce que tu vas faire ?" et "Comment tu va faire? " ?
    Merci pour votre explication !
     
    Bonjour,
    Non, pas de différence pour le sens.

    A noter que :
    • Il y a une faute d'accord, c'est "comment tu vas faire?"
    • L'expression interrogative correcte est "comment vas-tu faire?". "Comment tu vas faire" est très utilisée mais ça n'est pas la forme grammaticalement correcte. Mais personnellement, je dois avouer que je fais rarement l'inversion du sujet et du verbe, en général je dis "comment tu vas faire?".
     
    Merci pour votre correction et explication, Michelvar !

    Mais il y a différence entre les deux phrases "comment est-ce que tu vas faire ?" et "comment vas-tu faire ?" ?
     
    Je dirais que 'comment tu vas faire ?' est du langage familier, 'comment est-ce que tu vas faire ?' est du langage courant, et 'comment vas-tu faire ?' est du langage soutenu, plus utilisé à l'écrit.
     
    Bonjour à tous. (Je ne suis pas locuteur natif du français.)
    Ma question, c'est que, pour le mot interrogatif COMMENT (ou bien COMBIEN), peut-on supprimer "est-ce que" tandis qu'on utilise encore la forme affirmative ?

    par exemple,
    Comment tu fais une tarte aux pommes ?
    Comment est-ce que tu fais une tarte aux pommes ?
    - Comment tu la trouves ? - Très jolie !
    - Comment est-ce que tu la trouves ? - Très jolie !

    Est-ce que tout ça marche ? (Parce que je me rends compte qu'on dit " Comment ça va ?"" Comment tu vas ?", mais j'ai entendu dire qu'il faut utiliser "est-ce que" pour la forme affirmative... )
     
    Salut!

    J'essaie de comprendre comment utiliser "est-ce que" avec un sujet non pronominal, dans une question ouverte. Par exemple:

    Où est-ce que partent vos parents? (A)
    ou
    Où est-ce que vos parents partent? (B)

    Combien est-ce que coûte l'entrée ? (A)
    ou
    Combien est-ce que l'entrée coûte? (B)

    En quelle année est-ce qu'est morte Jeanne d'Arc? (A)
    ou
    En quelle année est-ce que Jeanne d'Arc est morte? (B)

    Je pense que la phrase correcte c'est (A) parce que on peut dire aussi "Où partent vos parents?", mais je pensais qu'après "est-ce que" l'ordre de mots devait être toujours "sujet-verbe", parce qu'on sait qu'il ne faut pas mélanger la question avec "est-ce que" et la question avec l'inversion (mais: "Où partent vos parents?" n'est pas une vraie inversion, n'est-ce pas?).
     
    Last edited:
    Si le verbe est être, on évitera est-ce que, car c'est un peu redondant de dire est-ce qu'est et il est tellement plus simple de dire simplement est. Quoi qu'il en soit, l'inversion sujet-verbe serait dans ce cas très curieuse avec est-ce que :

    En quelle année est-ce qu'est morte Jeanne d'Arc ? (A) :thumbsdown:
    En quelle année est-ce que Jeanne d'Arc est morte ? (B) (:thumbsup:)
    En quelle année est morte Jeanne d'Arc ? (C) :thumbsup:

    Pour les autres verbes, les deux constructions sont possibles :

    Où est-ce que partent vos parents ? (A) :thumbsup:
    Où est-ce que vos parents partent ? (B) :thumbsup:

    Combien est-ce que coûte l'entrée ? (A) :thumbsup:
    Combien est-ce que l'entrée coûte ? (B) :thumbsup:
     
    Merci, c'est très claire.
    Et comme tu ajoutes l'option C, je voudrais vérifier:

    En quelle année est morte Jeanne d'Arc? correct
    Où partent vos parents? correct
    Combien coûte l'entrée? correct

    En quelle année Jeanne d'Arc est morte? incorrect
    Où vos parents partent? incorrect
    Combien l'entrée coûte? incorrect

    C'est comme ça?
    (Quand je dis "correct" et "incorrect", je pense à ce que les francophones disent vraiment; pas aux conseils des Académies, s'il sont ignorés par les francophones... parce que je veux parler comme une francophone).
     
    Last edited by a moderator:
    Non. En fait, si on supprime est-ce que, on peut faire l'inversion sujet-verbe ou non. En résumé :

    En quelle année est-ce qu'est morte Jeanne d'Arc ? (A) :thumbsdown:
    En quelle année est-ce que Jeanne d'Arc est morte ? (B) (:thumbsup:)
    En quelle année est morte Jeanne d'Arc ? (C) :thumbsup:
    En quelle année Jeanne d'Arc est morte ? (D) :thumbsup: (un peu plus familier, seulement à l'oral)
    En quelle année Jeanne d'Arc est-elle morte ? (E) :thumbsup: (soutenu)
    Jeanne d'Arc est morte en quelle année ? (F) :thumbsup: (familier, mais très courant à l'oral)

    est-ce que partent vos parents ? (A) :thumbsup:
    est-ce que vos parents partent ? (B) :thumbsup:
    Où partent vos parents ? (C) :thumbsup:
    Où vos parents partent ? (D) (:thumbsup:) (familier, seulement à l'oral)
    Où vos parents partent-ils ? (E) :thumbsup: (soutenu)
    Vos parents partent où ? (F) :thumbsup: (familier, mais très courant à l'oral)

    Combien est-ce que coûte l'entrée ? (A) :thumbsup:
    Combien est-ce que l'entrée coûte ? (B) :thumbsup:
    Combien coûte l'entrée ? (C) :thumbsup:
    Combien l'entrée coûte ? (D) (:thumbsup:) (familier, seulement à l'oral)
    Combien l'entrée coûte-t-elle ? (E) :thumbsup: (soutenu)
    L'entrée coûte combien ? (F) :thumbsup: (familier, mais très courant à l'oral)
     
    Merci mille fois!!! Ça devrait être dans tous les livres de FLE!!! :):):)
    C'est vraiment difficile, et surtout, parce que parfois je vois de différentes opinions parmi les natifs. Par exemple, je viens de voir une vidéo où les célèbres Pierre et Noemi disent (Les Questions en Français 8'12''):

    – On ne peut pas dire : "Quand les enfants vont déjeuner?"?
    – Non, parce qu’il faut faire une inversion.


    Mais maintenant je pense qu'une chose c'est "on ne peut pas dire" et une autre chose "on ne dit pas". Alors, peut-être, ça serait plus claire de dire "Selon les Académies, on ne devrait pas dire "Quand les enfants vont déjeuner?" mais on le dit quand-même"...

    Excusez-moi, mais j'ajoute une question très semblable, avec un verbe transitif, par exemple 'faire':

    Comment est-ce que fait Marie le gâteau au chocolat? (A)
    Comment est-ce que fait le gâteau au chocolat Marie? (A')
    Comment est-ce que Marie fait le gâteau au chocolat? (B)
    Comment fait Marie le gâteau au chocolat? (C)
    Comment fait le gâteau au chocolat Marie? (C')
    Comment Marie fait le gâteau au chocolat? (D)
    Comment Marie fait-elle le gâteau au chocolat? (E)
    Marie fait le gâteau au chocolat comment? (F)

    Vous pourriez m'indiquer quelles sont les formulations correctes?
     
    Last edited:
    Comment est-ce que fait Marie le gâteau au chocolat ? (A) :thumbsdown:
    Comment est-ce que fait le gâteau au chocolat Marie ? (A') :thumbsdown:
    Comment est-ce que Marie fait le gâteau au chocolat ? (B) :thumbsup: (standard & courant) *
    Comment fait Marie le gâteau au chocolat ? (C) :thumbsdown:
    Comment fait le gâteau au chocolat Marie ? (C') :thumbsdown:
    Comment Marie fait le gâteau au chocolat ? (D) :thumbsup: (familier)
    Comment Marie fait-elle le gâteau au chocolat ? (E) :thumbsup: (soutenu)
    Marie fait le gâteau au chocolat comment ? (F) :thumbsup: (assez courant mais familier)
    Marie fait comment le gâteau au chocolat ? (F') :thumbsup: (courant mais familier)
    Marie, elle fait le gâteau au chocolat comment ? (G) :thumbsup: (assez courant mais familier)
    Marie, elle fait comment le gâteau au chocolat ? (G') :thumbsup: (courant mais familier)

    * Remarque : si vous voulez utiliser est-ce que, vous ne ferez jamais d'erreur si vous ne faites pas d'inversion.
     
    Marie, elle fait comment le gâteau au chocolat ? (G') :thumbsup: (courant mais familier)
    J'entends encore plus souvent, dans le registre familier, la reprise du pronom COD, et la position de Marie est variable :
    Marie, elle le fait comment, le gâteau au chocolat ?
    Elle le fait comment, Marie, le gâteau au chocolat ?
    Elle le fait comment le gâteau au chocolat, Marie ?
     
    Par exemple, je viens de voir une vidéo où les célèbres Pierre et Noemi disent (Les Questions en Français 8'12''):
    – On ne peut pas dire : "Quand les enfants vont déjeuner?"?
    – Non, parce qu’il faut faire une inversion.
    'Quand les enfants vont déjeuner ?' n'est pas très naturel, à mon avis parce qu'on pourrait confondre l'adverbe interrogatif (quand... ?) avec la conjonction (quand... = lorsque). À l'oral, on dira plutôt 'Les enfants vont déjeuner quand ?' ou 'Quand est-ce que les enfants vont déjeuner ?'.
     
    Bonjour, est-ce que ces deux manière de poser les questions sont identiques ou bien l'une est correcte et l'autre fausse ?
    Quand est-ce qu’on utilise....?
    Quand on utilise....?
    Merci.
     
    Quand est-ce qu’on utilise....? :tick:(langage familier, mais habituel)
    Quand on utilise....? :cross: (ou du moins langage très relâché) >>> Quand utilise-t-on ? :tick: (langage soutenu)
     
    Bonjour,

    Est-ce que c'est possible de faire l'inversion avec "qu'est-ce que"?
    Par exemple "Qu'est-ce qu'avez-vous acheté comme cadeau?"

    Merci d'avance
     
    Bonjour,

    Tout d'abord, je suis ravi de faire parti de ce forum. 😄

    J'ai des doutes autour de la formulation des questions et du changement qui semble avoir lieu à l'oral à plusieurs reprises :


    1. A quoi tu penses ?


    Ne serait-ce plus correct, puriste, de dire ?:

    A quoi est-ce que tu penses ?
    Tu penses à quoi ?


    Également, pour cette question-ci :

    2. Pourquoi ce tournoi est si important ?

    Ne serait-ce plus correct de dire:

    Pourquoi ce tournoi est-il si important ?


    Merci d'avance.
     
    Tu penses à quoi ? n'est pas plus « puriste », ou soutenu, que À quoi tu penses ?
    La version soutenue, qui s'utilise peu à l'oral (ou même à l'écrit en dehors de contextes plus ou moins formels), est À quoi penses-tu ?

    Les quatre versions sont correctes, aucune ne l'est plus que les autres.
     
    Les quatre versions sont correctes, aucune ne l'est plus que les autres.
    Objection, tout est mélangé, le correct et le fautif :

    - « À quoi tu penses ? / Tu penses à quoi ? » sont tous les deux fautifs pour la grammaire, du fait que l'interrogation directe demande l'inversion du sujet => « À quoi penses-tu ? / À quoi est-ce que tu penses ? » sont les seules formes correctes. Les deux premières relèvent du familier et sont à réserver l'oral.

    - De la même manière et pour les mêmes raisons, « Pourquoi ce tournoi est si important ? » est fautif, la forme grammaticalement correcte étant « Pourquoi ce tournoi est-il si important ? » tel que le propose Baterno.
     
    Ce n'est pas aider les apprenants étrangers que de leur faire croire que la question sans inversion serait « incorrecte ». À l'oral, ces tournures sont utilisées par tous les locuteurs natifs, tout le temps (avec une troisième tournure, celle en est-ce que). Elles sont donc grammaticalement correctes ipso facto. La différence relève uniquement du registre de langue, comme l'expliquent tous les sites de FLE.
     
    Ces tours se trouvent à l'écrit dans tous les cours de français... La distinction n'est pas du tout entre écrit et oral mais entre registres.
     
    Disons que cette distinction entre écrit et oral existait bien jusqu'à une époque récente, mais la littérature (ou du moins ce qui s'imprime) se contente de copier l'oral aujourd'hui, donc évidemment la distinction ne semble plus aussi pertinente. On peut voir l'explosion récente de "à quoi tu penses" par rapport à "à quoi penses tu" :

    Les chiffres anciens de "à quoi tu penses" étaient bien sûr et sont encore un peu gonflés par le tour non interrogatif (ce à quoi te penses, etc.)
     
    la littérature (ou du moins ce qui s'imprime) se contente de copier l'oral aujourd'hui
    Oui 👍 Ce sont des tournures qu'on trouve naturellement dans la transcription à l'écrit de dialogues oraux, et à ce titre elles doivent être enseignées, car les apprenants les rencontreront fréquemment.
     
    Je suis d'accord. Ce n'est toutefois pas pour autant qu'il faut laisser entendre aux apprenants du français qu'elles sont acceptables à l'écrit (hors dialogues).
     
    Tous les registres se retrouvent à l'écrit, donc ces tournures sont parfaitement acceptables à l'écrit en dehors de contextes formels. Non seulement les apprenants les rencontreront fréquemment mais ils doivent savoir les utiliser eux-mêmes pour pouvoir s'exprimer dans le registre attendu.
     
    Ce n'est pas aider les apprenants étrangers que de leur faire croire que la question sans inversion serait « incorrecte ». À l'oral, ces tournures sont utilisées par tous les locuteurs natifs [...]. Elles sont donc grammaticalement correctes ipso facto.
    Il est exact que les apprenants FLE sont friands d'expressions familières ou d'argot : c'est ce qui leur permet de ne pas (trop) détoner dans le milieu francophone où ils se trouvent.

    Mais il serait faux de croire (et de leur faire croire) que c'est ainsi qu'ils vont apprendre un français grammatical, celui qui leur sera demandé aux examens, concours, traductions... Pour ce français – le français standard – il est nécessaire de connaître les règles et de les maîtriser pour pouvoir – ensuite – s'en affranchir, comme le ferait un natif.
    En effet, tous les apprenants FLE ne sont pas dans la même situation : certains vivent en France, en immersion (étudiants ou salariés), mais beaucoup sont dans leur pays d'origine et n'ont que les règles et la grammaire pour les guider.
    C'est pour cela que nous leur devons la rigueur : est-ce que, sous prétexte que 50 % des natifs (pifométrie personnelle) ne maîtrisent pas l'accord du participe passé, nous pouvons dire aux FLE « tu écris comme tu veux, de toute façon les natifs ne feront pas mieux que toi, et à l'oral on n'entend pas la différence » ?

    Il ne faut pas confondre transmettre le français familier et prétendre qu'il est grammaticalement correct.
    Ainsi tu te trompes, Jekoh, quand tu écris : « À l'oral, ces tournures sont utilisées par tous les locuteurs natifs [...]. Elles sont donc grammaticalement correctes ipso facto
    Ces tournures ne sont pas correctes, mais elles sont idiomatiques. C'est très différent.
     
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