est-ce que / inversion sujet-verbe / intonation - façons de poser une question

Je connais les questions du type Il arrive quand ? En fait, ce sont mes préférées, donc pour ce type de questions, pas de problème. La même chose pour les questions formées avec est-ce que. Mais ce qui m'intrigue, c'est pourquoi, quand le mot interrogatif est en tête de phrase (et on n'utilise pas est-ce que), l'ordre sujet-verbe est acceptable dans certains cas et dans d'autres non.
Je me pose la même question. Pourquoi certains mots interrogatifs placés en tête de phrase admettent-ils l'inversion (pourquoi n'es-tu pas venu ce soir ?) aussi bien que, dans un style relâché, l'ordre sujet-verbe sans 'est-ce que' (pourquoi t'es pas venu ce soir) alors que d'autres n'admettent que l'une ou l'autre des deux structures ? Sans trop de conviction, je pense qu'en français familier, la structure 'mot interrogatif+ordre SV' est possible avec pourquoi, comment (comment tu t'appelles) et combien (combien tu as de frères et de soeurs), mais pas avec quand ni où. Mais ce n'est qu'une hypothèse basée sur mes observations personnelles, si quelqu'un a une meilleure explication, je suis preneur !
 
  • je pense qu'en français familier, la structure 'mot interrogatif+ordre SV' est possible avec pourquoi, comment (comment tu t'appelles) et combien (combien tu as de frères et de soeurs), mais pas avec quand ni où.
    La même structure est courante en français familier avec "où" : "Où tu vas ?", du moins lorsque le sujet est un pronom.
     
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    si quelqu'un a une meilleure explication, je suis preneur !
    Pas vraiment, non. C'est le principe du langage relâché, hors exception, pour qu'une forme devienne courante il faut qu'elle soit facile à comprendre et qu'elle sonne bien à l'oreille, ça complique l'apprentissage du français relâché.

    Dans le français courant, "comment", "pourquoi", "combien", introduisent plutôt des phrases interrogatives, alors que "quand" en début de phrase est souvent utilisé dans le sens de "lorsque".
    Si j'entends "Quand tu arrives", spontanément je m'attends à ce que la suite de la phrase m'explique ce que je devrai faire lorsque j'arriverai.
    Il faudra mettre beaucoup d'interrogation dans le ton de la voix pour que je comprenne que "quand tu arrives" est une question.
     
    Oui, mais pas différemment qu'avec "combien" ou "comment", par exemple. Combien tu veux ? Tu veux combien ? Comment tu fais ? Tu fais comment ?
    "Pourquoi"
    résiste plus à la postposition, me semble-t-il.
     
    En effet, même s'il m'arrive de dire par exemple  Et tu fais ça pourquoi ? au lieu de Et pourquoi tu fais ça ?, plutôt après une première réponse incomplète que de but en blanc.
     
    À bien y réfléchir, il me semble bien avoir déjà entendu des questions du type où+ordre sujet-verbe ("où tu vas toi ?", "alors où tu veux aller manger ?", "où tu te crois, c'est pas Versailles ici", "mais où tu veux que je trouve 1.000 euros ?") En revanche, si la question commence par l'adverbe interrogatif quand ou une autre expression interrogative portant sur le temps (à quelle heure, à quelle date, quel jour, etc.), j'observe une tendance soit à ajouter un pronom après le mot interrogatif et à rejeter le sujet en fin de phrase ("à quelle heure il arrive déjà ton frère ?", "quand il sort le nouvel album ?") soit à ajouter la tournure "c'est" ("quand c'est que tu pars déjà ?") Dans un registre très familier, les énoncés interrogatifs du type quand+ordre sujet verbe tels que "quand ton frère arrive ?", "quand le train part ?" sont-ils possibles ?
     
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    Voir le message 103. C'est possible mais moins naturel. On préfère nettement "le train part quand ? " ou "quand est-ce/c'est que le train part ?"
     
    C'est d'autant plus vrai qu'avec la forme simple non inversée, on a un risque de confusion avec une simple proposition circonstancielle de temps et on attend inutilement une proposition principale. Par exemple :

    Quand le train part, on a l'impression que c'est le quai qui bouge.

    De plus, le français met le plus souvent l'accent sur la fin de la phrase. Cela explique en partie pourquoi le mot interrogatif est souvent rejeté en fin de question à l'oral (Le train part quand ? Tu vas  ? etc.), car cela lui donne plus de poids.
     
    D'ailleurs si "Où tu vas ?" ne me semble pas impossible, il parait plus probable de dire "Tu vas où ?".
    Simple constatation :

    - Où tu vas ? / Tu vas où ?
    - À Tegucigalpa.
    - Tu vas où ? / Où ça ?

    Dans la première phrase, les deux sont possibles.

    Dans la troisième (demande de confirmation, de précision, d'explication), la forme Où tu vas ? me semble impossible.

    Tout ça dans la langue familière, bien sûr.
     
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