(ne pas) penser que + mode

Mike K

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English, Canada
Bonjour à tous,

J'aimerais demander à ceux dont le français est la langue maternelle de remplir avec 'est' ou 'soit' le trou dans la phrase suivante:

Quelle variété de français pensez-vous qu’il _____ préférable d’apprendre lorsqu’on étudie le français langue seconde au Canada ?

Pourriez-vous aussi justifier votre choix en recourant soit à votre intuition, soit à une règle de grammaire? Si vous croyez que les deux possibilités pourraient se dire, veuillez l'indiquer, de préférence avec une explication de toute différence de sens ou de point de vue que vous y percevriez.

Merci bien pour votre collaboration.

Mike K

Note des modérateurs : Un très grand nombre de discussions ont été fusionnées pour créer ce fil. Voir aussi (ne pas) croire que + mode.
 
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  • Bonjour,

    Personnellement je pense que les deux sont possibles, mais je n'ai pas d'explication grammaticale à ça.
    Je pense que dire "soit" est plus hypothétique que "est".

    Pour ce qui est de cette phrase, je dirais
    "quel français pensez-vous qu'il soit préférable d'apprendre lorsque l'on étudie le français en seconde langue au Canada ?"

    A confirmer par d'autres francophones cependant :)
     
    Bonjour,

    Spontanément je dirais "Quelle variété de français pensez-vous qu'il soit préférable d'apprendre lorsqu'on étudie le français langue seconde au Canada ?"
    Ceci dit, je pense que "...pensez-vous qu'il est préférable..." est correct, quoique bien moins joli à l'oreille.
     
    Personnellement je crois que les deux sont acceptables mais ceci dit, j'inverse la question ou j'y répond:

    "Je pense/crois qu'il est préférable d'apprendre....."

    Je ne dirais pas "Je pense/crois qu'il soit préférable".

    Alors je vote pour "est"!
     
    oui, […] quand c'est une question, je mettrais SOIT, en revanche, si je devais y répondre, je dirais "Je pense qu'il EST préférable..."

    Voilà mon explication :
    l'indicatif est le mode de l'affirmation, le subjonctif est le mode de l'incertain, il est donc logique que dans une question, l'on utilise le subjonctif (puisque s'il y a question, c'est que l'on est incertain). En revanche, celui ou celle qui répond est certain que ce qu'il ou elle dit est vrai, puisqu'il ou elle le dit, donc il ou elle utilise l'indicatif.
     
    Last edited by a moderator:
    Bonjour à tous!

    Je suis tout à fait d'accord...
    Le "soit" sonne moins bien que le "est". Cela fait moins naturel. Et comme le dit Yayoo, en ce qui concerne le sens, "est" semble être préférable dans ce cas.
     
    Je trouve qu'il y a une nuance dans l'incertitude ici.
    Car la question implique déjà qu'il faille (*) apprendre le français, elle pose juste la question sur la variété de français à apprendre... (d'ailleurs le français est déjà en cours d'apprentissage, en langue seconde)
    Donc, pour moi, il me viendrait spontanément "est" (oui, même si je connais la règle qui voudrait du subjonctif ici. Je ne suis pas à une contradiction près...).

    (*) argh, la faille ! :D
     
    Bonjour à tous !

    J'emploierais le subjonctif après "penser que" si vraiment j'avais de gros doutes sur ce que j'avance et j'attends plutôt une réponse négative:

    - Pensez-vous que je sois laide ?
    - Bien sûr que non ! :D

    Par contre, si j'attends qu'on me confirme quelque chose qui pourrait être, j'en suis assez sûre, ou j'en ai bien peur, alors je mettrais l'indicatif:

    - Pensez-vous qu'il va pleuvoir?
    - C'est bien possible.

    Tout dépend donc du point de vue de celui qui pose la question: il y croit ou il est au départ très peu convaincu.
     
    Bonsoir Mike K
    Le français n'est pas ma langue maternelle mais je suis presque traductrice de français (il ne me manquent que deux matières pour obtenir mon diplôme),alors du point de vue grammaticale, la certitude ou la probabilité sont toujours employées à l'indicatif, tandis que la possibilité, l'improbabilité ou l'impossibilité sont toujours utilisées avec le subjonctif. Alors je crois que le choix correct est:" Quelle variété de français pensez-vous qu'il "est" préférable de...", car il ne s'agit pas ni de la possibilité, ni de l'improbabilité, ni de l'impossibilité mais de la préférence. Je crois que cela peut te servir(peut-être).À bientôt. Salutations cordiales. Julia
     
    La règle est:

    Phrase affirmative: penser que + indicatif

    Phrase négative: penser que + subjonctif

    Phrase interrogative (avec inversion du sujet)
    : penser que + subjonctif


    Dans la phrase "Quelle variété de français pensez-vous qu’il _____ préférable d’apprendre lorsqu’on étudie le français langue seconde au Canada ?", il y a une inversion du sujet donc soit est la seule réponse correcte.

    Par contre, si on change la phrase en "Quelle variété de français vous pensez qu’il _____ préférable...?" alors est devient acceptable, mais c'est de la langue orale.
     
    Bonjour,

    Je rejoins ce qu'a dit Gévy dans son message 9. Les deux me paraissent possibles, même si par automatisme j'aurais plus tendance à mettre un subjonctif à l'écrit et un indicatif à l'oral (en plus sans inverser sujet et verbe).

    Sans être absolument catégorique :

    Quelle variété de français pensez-vous qu'il soit préférable d'apprendre... ?
    Plus si celui qui pose la question n'a pas vraiment d'avis tranché sur la question, s'il a des doutes... Il demande un avis, un conseil.

    Quelle variété de français pensez-vous qu'il est préférable d'apprendre... ?
    Plus si celui qui pose la question a sans doute déjà un avis sur la question ou qu'il est plutôt neutre (comme pourrait le demander un journaliste, en théorie), mais s'intéresse quand même à la réponse de son interlocuteur. Il y a plus de distance, celui qui pose la question est moins impliqué.


    D'après le dictionnaire des pièges et difficultés de la langue française,

    Il est dit qu'après "penser que", on a :
    A la forme affirmative : indicatif ou conditionnel
    A la forme négative ou interrogative : indicatif, conditionel ou subjonctif (pour exprimer une nuance de doute).
     
    J'aimerais ajouter que j'ai vu dans mon loibre de grammaire qu'il faut mettre le subjonctif après toutes les interrogations inversés finissantes en "que".

    Ce serait: Pensez-vous que, Croyez-vous que et beaucoup plus.
     
    Miam ! Plût au ciel que nous fussions plus souvent entraînés en de telles disputes !
    En gros : oui, le subjonctif exprime l'incertitude.
    Dans la subordonnée, il est de règle dans les principaux cas suivants :
    1) si le verbe-support exprime la négation, le doute ou la possibilité...
    "Il est exclu que cela PUISSE arriver"
    "Je nie que les choses se SOIENT passées ainsi"
    "Il est douteux qu'il PLEUVE aujourd'hui"
    2) si le verbe-support exprime un état mental ("penser que") à condition qu'il soit accompagné d'une NEGATION :
    "Je ne pense pas qu'il SOIT préférable d'apprendre...". Mais :
    "Je pense qu'il EST préférable d'apprendre"

    Mais si l'action subordonnée est clairement située dans l'avenir, plus de subjonctif, c'est dans tous les cas le futur de l'indicatif qui doit être utilisé :
    "Je pense qu'il SERA préférable d'apprendre..."
    "Je ne pense pas qu'il SERA préférable d'apprendre..."

    En effet, le futur a, par nature, une valeur hypothétique, "inaccomplie" (voir les langues sémitiques...). D'où pour certains la proximité morphologique du futur avec le conditionnel, en français.
     
    Bonjour,

    j3st3r said:
    J'aimerais ajouter que j'ai vu dans mon loibre de grammaire qu'il faut mettre le subjonctif après toutes les interrogations inversés finissantes en "que".

    Ce serait: Pensez-vous que, Croyez-vous que et beaucoup plus.

    Après certains verbes et certaines locutions, oui.

    Mais pas avec penser ou croire.
    Avec ces deux verbes, on peut employer le subjonctif mais également l'indicatif ou le conditionnel (et ils sont sans doute plus fréquemment utilisés que le subjonctif).

    1) Croyez-vous qu'il puisse venir ? (subjonctif présent)
    2) Croyez-vous qu'il pourra venir ? (futur de l'indicatif)
    3) Croyez-vous qu'il pourrait venir ? (conditionnel présent)


    C'est avec le subjonctif que le doute est le plus fort.
     
    Moi, on m'a enseigné qu'on utilise le subjonctif aussi après des telles questions, parce que l'interrogation inversé appartient à un niveau de langage plus haut, comme le subjonctif aussi.

    Mais je dois dire que je trouve cette règle un peu bête parce que pour moi le subjonctif, et dans la majorité des cas l'interrogation inversé aussi, appartiennent bien au langage standard.

    En plus, je fais confiance en les connaissances des locuteurs natifs, bien sûr.
     
    Pur Esprit said:
    Mais si l'action subordonnée est clairement située dans l'avenir, plus de subjonctif, c'est dans tous les cas le futur de l'indicatif qui doit être utilisé :
    "Je pense qu'il SERA préférable d'apprendre..."
    "Je ne pense pas qu'il SERA préférable d'apprendre..."

    En effet, le futur a, par nature, une valeur hypothétique, "inaccomplie" (voir les langues sémitiques...). D'où pour certains la proximité morphologique du futur avec le conditionnel, en français.

    Je crois que tu as mis le doigt sur quelque chose d'important Pur esprit, et c'est très bien expliqué.

    […]
     
    Last edited by a moderator:
    umm
    moi je pense que je dirais :
    je pense qu'il serait préférable d'apprendre , bien que ça n'indique pas clairement une pensée de ce qui arrivera dans le futur (mais de toute façon , dans votre exemple je suis pas sûr que la subordonnée soit clairement située dans le futur, à moins d'y ajouter :"dans le futur " )
    "je pense qu'il deviendra préférable d'apprendre le français" me viendrait plus naturellement si je veux exprimer une pensée (maintenant ) de ce qui arrivera dans le futur
    je ne pense pas que (demain) il sera préférable d'apprendre par contre est très clairement une pensée de ce qui va arriver dans le futur
     
    Pour résumer, si j'ai bien compris :

    Après "penser que" à l'interrogatif il faudrait utiliser le subjonctif, sauf si l'action de la subordonnée se situe dans le futur. Auquel cas, on pourrait utiliser le futur de l'indicatif ou le conditionnel présent.

    Correction :
    Faux. On peut utiliser l'indicatif après "Pensez-vous que... ?" même dans un contexte présent.


    Donc, comme l'avis est demandé dans le présent, en théorie on devrait pouvoir utiliser seulement le subjonctif :
    "Pensez-vous qu'il soit préférable d'apprendre..."

    "Pensez-vous qu'il est préférable d'apprendre..." ce ne serait que d'un usage courant, mais pas vraiment correct. (???)
     
    Bonjour,
    Juste une petite remarque, l'emploi du conditionnel sous-entend une condition : "je pense qu'il serait préférable d'appendre l'anglais" sous-entend si tu veux aller en Angleterre, ou si tu veux réussir tes examens ou tout autre raison implicite, soit qu'on vient d'en parler, soit qu'elle est évidente dans la conversation.
    .
     
    Salut !

    J'ai pensé à quelque chose qui n'est peut-être pas si bête que ça (pour une fois !:rolleyes: ):

    Puisque dans la phrase affirmative le verbe penser que se met à l'indicatif, alors que dans la négative il va au subjonctif, ne serait-on pas déjà influencé quand on pose la question par le type de réponse qu'on attend ? On anticiperait en fait le mode de la réponse prévue:

    - Penses-tu que l'exercice est trop difficile?
    - Oui, je pense qu'il est difficile.

    - Penses-tu que l'exercice soit difficile?
    - Non, je ne pense pas que l'exercice soit difficile.

    Qu'est-ce que vous en pensez ? C'est farfelu mon idée ?
     
    Salut,

    J'ai corrigé mon dernier message posté sur ce fil, en "soulignant" les points faux.
    Gévy, merci. Tu derais peut-être mettre également ce que tu avais lu dans les Difficultés de la langue française et que tu m'avais fait parvenir en PM.

    Bye !
     
    D'accord Mickaël, je publie ce que je t'avais dit en privé:

    Je crois que dans ce fil, les choses se sont embrouillées à plaisir. L'emploi est beaucoup plus simple que tout ça, je te cite "Les difficultés de la langue française" ...édition de 1956 ! (aussi vieux que moi !!!):

    "Les propositions interrogatives exigent le subjonctif s'il s'agit d'une chose douteuse, vague, incertaine ou que l'on considère comme telle: Pensez-vous que ce soit son frère ? Croyez-vous qu'il puisse y parvenir ?

    (S'il s'agissait d'ne vérité incontestable ou considérée comme telle par celui qui interroge, on emploierait l'indicatif: Pensez-vous que deux et deux font quatre ?)"

    Ce n'est donc pas une question de temps, mais de point de vue: d'espoir, de persuasion, de conviction, d'évidence (indicatif) ; ou au contraire de doute profond, de considération rpresque absurde de la part de celui qui demande.

    Je te donnerai d'autres exemples (les miens cette fois):

    Pensez-vous que ce soit bien joli de vous mettre les doigts dans le nez ? (j'attends un "non" de ta part et je veux te transmettre discrètement ma réprobation, mon propre non).

    Pensez-vous que c'est/ que ce sera utile d'apprendre une deuxième langue à l'école ? ( moi je dis que oui, ou simplement je n'en sais rien et j'attends ta réponse). Question ingénue en somme.

    Pensez-vous que ce soit/que ce serait utile d'apprendre une deuxième langue à l'école ? (là j'émets déjà mon critère: c'est une idée complètement absurde ou j'en doute fort ! Bref, je ne suis pas bien convaincue de ce que j'avance dans ma question et j'attends un non de ta part qui confirme mes soupçons, qui aille dans mon sens). Question douteuse, perfide ou sarcastique.

    Voilà comment je vois les choses. Et c'est plus ou moins ce que j'avais expliqué dans mon message quand j'avais parlé de ça. Cette fois-ci j'ai vérifíé dans la grammaire Larousse et dans las Difficultés de la langue française, pour être sûre de ne pas te dire de bêtises.

    Suite au prochain épisode...
     
    Mike K, d'après le livre de Jean GIRODET sur les pièges et difficultés ..., penser que est suivi
    1) de l'indicatif ou du conditionnel à l'affirmation
    2) de l'indicatif, du conditionnel ou du subjonctif à la négation et à l'interrogation.
    Le choix du mode dépend de la nuance que l'on veut introduire.
    Donc est et soit sont tous les deux corrects.
     
    Bonjour !!

    Comme le français est ma troisième langue, l’usage de subjonctif me gêne toujours.

    Dans la classe de langue, mes prof. m’ont dit que le subjontif après certaines phrase avec « que », par exemple, après « je ne pense pas que ». Mais je ne suis pas sûr si l’on suivi encore la règle lorsque le sujet après « que » est le même.

    Par exemple. On pense que je suis gentil, mais je ne suis pas d’accord. Qu’est-ce que je dis ? « je ne pense pas que je suis/ sois gentil ».

    Merci Beaucoup !!
     
    Penser est suivi du subjonctif quand il est dans une phrase négative ou interrogative : Je ne pense pas que je sois gentil.
     
    ce n'est pas tous les que qui sont suivis de verbes au subjonctif. Pour ne pas faire d'erreur, change le verbe par celui d'un troisième groupe.
     
    Last edited by a moderator:
    Effectivement, Martindek, lorsque le sujet est le même, on n'utilise pas le subjonctif mais l'infinitif. (je ne pense pas être gentil)
    L'exemple que tu donnes Anne345, me sonne faux, non? Ou peut-être que je ne vis plus en France depuis trop longtemps...
     
    Effectivement, pareil pour moi. :thumbsup: (Ploupinet l'avait d'ailleurs senti.)
    Anne a seulement repris l'exemple initial sans doute sans s'apercevoir que le sujet était identique.
     
    Je ne pense pas que je sois gentil. :tick:

    L'exemple d'Anne345 est parfaitement correct. Il est certes soutenu par rapport à l'infinitif, mais néanmoins tout ce qu'il y a de plus juste ! :)
     
    Merci tout le monde.

    Donc, est-ce que ça veut dire que toutes les 2 phrases "je ne pense pas être gentil" et "Je ne pense pas que je sois gentil" sont correctes, mais la première est plus correcte?
     
    Bonsoir tout le monde,

    Je ne suis point un grammairien, mais j'ai toujours pensé que les verbes Croire et Penser, dans une phrase négative étaient suivis du subjonctif.

    Je ne pense pas qu'il ait 17 ans.

    Je ne crois pas qu'il ait 17 ans.

    Mais j'ai rencontré quelques phrases où moi (étant l'être imparfait que je suis) je mettrais l'indicatif.

    Je ne pensais pas qu'elle le ferait.

    Je ne crois pas qu'il le fera.

    Est-ce que j'en ai le droit?

    Et comment ca marcherait avec un futur proche, (càd la construction ALLER + verbe)

    Dépannez-moi avec cette crise grammaticale!

    Merci d'avance à ceux qui repondront.
     
    Last edited:
    Le subjonctif exprime le doute. L'abandon du subjonctif exprime l'absence de doute, la négation devrait donc porter sur la seconde partie de la phrase :
    Je ne pensais pas qu'elle le ferait = Je pensais qu'elle ne le ferait pas
    Je ne crois pas qu'il le fera = Je crois qu'il ne le fera pas.

    Avec le futur proche, cela ne change rien :
    Je ne pensais pas qu'elle irait le faire
    Je ne crois pas qu'il le ira le faire


    P.S. : ferait est un conditionnel, a sens, ici, de futur dans le passé.
     
    Donc en fait on contourne le problème, en portant la négation sur la deuxieme partie de la phrase, évitant l'emploi du subjonctif.
    Je pense qu'il ne va pas le faire. = Je ne pense pas qu'il le fasse.
    Je croyais que cela n'existait pas = Je ne croyais pas que cela existât.
    Je ne pensais pas qu'elle le fasse. = Je pensais qu'elle ne le ferait pas.

    Je crois qu'on le dit à l'oral, cette erreur, mais en l'ecrivant on mettrait la négation sur la deuxieme partie de la phrase pour éviter toute confusion (et de perdre des points le jour du bac).

    Altedor
    Merci
     
    Pas besoin de contourner le problème. Si je comprends bien Anne345, elle veut dire simplement que l'absence du subjonctif implique que la négation porte sur le deuxième élément, mais on n'a pas besoin de le dire.

    Je ne pense pas qu'l va le faire.

    Quant à la phrase,

    Je ne pensais pas qu'elle le fasse.
    Je doute que ce soit l'équivalent de Je ne pensais pas qu'elle le ferait.

    Pour moi la règle est la suivante:Après ne pas croire/penser que on met généralement le subjonctif si la subordonnée est au présent ou au passé. Mais pour le futur, on a souvent le choix. Pour le conditionnel, on n'a pas le choix. On ne remplace pas en principe le conditionnel par le subjonctif. Enfin, c'est ce que je crois.

    Cheers!
     
    Last edited by a moderator:
    Bonjour,
    Je lis dans un texte économique:
    "Les économistes ne pensent pas que cette tendance va se maintenir".

    J'aurais eu tendance à utiliser le subjonctif:
    "Les économistes ne pensent pas que cette tendance se maintienne".

    Quid?
     
    L'indicatif est sans doute peu naturel dans cet exemple, mais ce mode permet d'exprimer des nuances temporelles/aspectuelles (ici le futur proche) qui ne sont pas disponibles au subjonctif (on ne dit pas: ils ne pensent pas que la tendance aille se maintenir).
     
    Oui, mais on a recours au verbe devoir pour exprimer le futur proche au subjonctif. Ainsi on pourrait écrire:

    Ils ne pensent pas que la tendance doive se maintenir

    Cela dit, on peut justifier un indicatif avec les verbes de perception, même à la forme négative, si on veut insister sur la réalité de l'énoncé.

    Cheers!
     
    Last edited:
    Lorsque le contenu s'oriente vers l'avenir, c'est toujours le futur qui "l'emporte sur le subjonctif": (maintenant), j'espère qu'il vient, (ce soir): J'espère qu'il viendra, (maintenant): je ne pense pas qu'il ait le temps, (plus tard): je ne pense pas qu'il aura le temps, etc..
     
    Voici une phrase tirée d'un manuel de français que j'utilise avec mes élèves de la septième année : « Je ne pense pas que les célébrités comme moi font la vaisselle. » J'ai cru que la négation de penser entraînait le subjonctif. Est-ce que l'indicatif et le subonctif sont possible ? Y a-il une différence de signification ? J'aurais écrit : « ...fassent...» Merci d'avance.
     
    Peut-être que je me trompe, mais j'ai bien l'impression qu'il y a une erreur dans votre manuel.
    J'aurais dit "fassent", moi aussi.
    (quand je dis "font", c'est à mettre sur le compte de la fatigue... :)).
     
    Merci Fred. Le manuel est destiné aux adolescents qui n'ont pas encore étudié le subjonctif. Il se peut que les auteurs aient eu l'intention de simplifier des choses, mais malheureusement au dépens de justesse. Ai-je bien dit ?
     
    Salut Charlie,

    Je contournerais le problème en disant :
    À mon avis, les célébrités comme moi ne font pas la vaisselle.
    Je pense / suis sûre que les célébrités comme moi ne font pas la vaisselle

    Blague à part... tu as raison de dire que la bonne réponse est le subjonctif.
    Tout comme on dirait : Je doute que... fassent la vaisselle.

    Cela dit - sans doute parce que l'indicatif est courant dans mon entourage - ce « font » ne me choque pas vraiment.
     
    Last edited:
    Bonjour

    Il me semble que si le subjonctif est la règle générale après "je ne pense pas que", l'usage de l'indicatif, qui ne me semble pas incorrect, indique la certitude (= je suis certain).

    Dans ce cas, le locuteur n'émet pas de doute.
     
    Merci Fred. Le manuel est destiné aux adolescents qui n'ont pas encore étudié le subjonctif. Il se peut que les auteurs aient eu l'intention de simplifier des choses, mais malheureusement au dépens de justesse. Ai-je bien dit ?
    Je suis d'accord avec vous.
    Il s'agit d'une faute tolérable, de toutes façons...
    (Comme je vous l'ai dit, il arrive à beaucoup de natifs de la faire, s'ils sont un peu fatigués, ou s'ils pensent à autre chose...)
    À mon avis, c'est la preuve que votre manuel a été écrit par un francophone natif. Il n'y a guère qu'un Français pour se permettre une faute à peu près excusable par souci de simplicité. Un étranger ne sait pas vraiment quelles sont les fautes qu'un Français peut faire quand il est fatigué, (et ce n'est pas une compétence intéressante...)
    Je pense qu'une telle licence est déroutante, (et d'ailleurs, elle vous a dérouté...)
    La supposition selon laquelle c'est difficile pour un francophone, donc c'est difficile pour un étranger est fausse, à mon avis.
    La preuve :
    Peut-être ne le savez-vous pas, mais la règle selon laquelle le pluriel des mots en "al" se fait en "aux" est une règle que les francophones appliquent de manière consciente. (Nous avons besoin d'y penser).
    Dès qu'un francophone est fatigué, ou qu'il a un peu bu, il y a de fortes chances qu'il se trompe et qu'il dise "des chevals", "des journals" ou "des rivals".
    Pour un étranger, je pense que c'est plus facile.
    (Vous voyez qu'il y a beaucoup d'espoir : Les natifs ne sont pas supérieurs aux allophones en tous les domaines !!!)
     
    Last edited:
    Mais si l'usage tolère l'indicatif, pourquoi parler, dans ce cas, de "faute"? N'est-ce pas plutôt un emploi supplémentaire traduisant une nuance que le subjonctif n'arrive pas (ou plus) à rendre?


    Je ne pense pas que la police (fait/fasse?) correctement son travail.
    Je ne pense pas que tu (sais/saches?) où tu vas.
    Je ne pense pas qu'elle (va/aille?) revenir.
     
    Puisque le subjonctif est la règle générale avec la construction négative « ne pas penser que » je continue de penser que pour utiliser l'indicatif il suffit de faire des phrases positives... ou de changer de verbe.

    - Je ne trouve pas que la police fait bien son travail / À mon avis, la police fait mal son travail.
    - Je crois que tu ne sais pas où tu vas / J'ai l'impression que tu ne sais pas où tu vas

    Mais ce serait :
    - Je ne pense pas qu'elle revienne (subjonctif), reviendra/va revenir (indicatif).
    - Je pense qu'elle ne reviendra pas.

    Aille revenir, par contre, serait incorrect.
     
    Last edited:
    je continue de penser que pour utiliser l'indicatif il suffit de faire des phrases positives... ou de changer de verbe.
    Encore faut-il y penser lorsqu'on est engagé dans une conversation et que, spontanément, on amorce une phrase avec "je ne pense pas que". Dans la langue parlée, il est rare qu'on fasse ce genre de "marche arrière", juste pour cadrer avec une règle générale. :)
     
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