s'ennuyer de qqch/qqn

coriandremélisse

Senior Member
Spanish Argentina
Bonjour,
Est-ce qu'on peut dire en français "s'ennuyer de quelque chose"? Par exemple: "Je suis un peu ennuyée des romans policiers" ou faudrait-il dire "Je suis un peu ennuyée par les romans policiers"? Ou aucune d'entre les deux et il faudrait dire autre chose?
Merci encore pour vos réponses
 
  • S'ennuyer de s'emploie plutôt pour dire que quelque chose (ou quelqu'un) nous manque.
    "Je suis en voyage, mais je m'ennuie de mes proches. "

    Dans ton exemple, je dirais "les romans policiers m'ennuient un peu"
     
    S'ennuyer de s'emploie plutôt pour dire que quelque chose (ou quelqu'un) nous manque.
    "Je suis en voyage, mais je m'ennuie de mes proches. "

    je connaissais pas cet emploi de s'ennuyer (de)... c'est un régionalisme ?
     
    Le TLFi donne deux usages, avec des sens différents, de s'ennuyer de, mais ne donne pas être ennuyé de, sans dire pourtant que le verbe ne s'utiliserait pas à la voix passive. Pour ma part je ne connais pas d'autre usage à la voix passive qu'au sens d'être contrarié de, mais certains autres usages à la voix active me semblent pouvoir être inversés à la voix passive. Désolé de ne pouvoir être plus précis.
    ENNUYER, verbe transitif,
    II.− Verbe pronominal subjectif
    A.− Vieilli. [Correspond à ennui A]
    1. Ressentir une lourde peine, un gros chagrin. [...]
    2. En particulier. Ressentir la nostalgie, le regret de quelqu'un/quelque chose.
    − [Avec compl. prép. de]
    ♦ [Compl. nom.] Il s'ennuie de ses parents qui habitent Mouron (Renard, Journal, 1903, p. 843). [...]
    B.− Moderne [Correspond à ennui B] Éprouver un sentiment de lassitude. [...]
    2. Éprouver un sentiment de lassitude, de fatigue provoqué par l'accoutumance à quelque chose, la monotonie de quelque chose, le manque d'intérêt de quelqu'un ou de quelque chose. [...]
    − [Avec compl. prép. de] Ce jeune homme qui s'ennuie du couvent et envie l'armure du chevalier (Vigny, Journal poète, 1830, page 925). Il commençait à s'ennuyer de cette monotonie sans espoir de revanche (Huysmans, Marthe, 1876, page 82). Je m'ennuie de toujours écrire les mêmes choses (Bloy, Journal, 1899, page 350).
    1) J'ai dû couper dans la citation de cette partie du TLFi mais on gagnerait à tout lire, et également à aller consulter ennui A, qu'il dit vieilli ou être un régionalisme, sans parler d'usage littéraire. Pour ma part je trouve que cet usage de s'ennuyer de au sens d'éprouver une nostalgie, une mélancolie, s'entend de temps à autre, et je le qualifierais de poétique plutôt que de littéraire au sens strict.
    2) De la citation que j'ai mise en bleu on devrait pouvoir déduire qu'on peut dire qu'on s'ennuie des romans policiers avec le sens de s'en lasser, mais avec ce risque que les autres comprennent l'inverse, qu'on en a la nostalgie, ce qui en outre pourrait rendre perplexe. Je pense en effet l'usage d'éprouver une nostalgie nettement plus connu que l'usage d'éprouver une lassitude. Il faudrait à mon avis une rédaction plus précise : je m'ennuie de n'avoir à lire que des romans policiers. Il s'agirait alors, dans cet exemple, non plus de s'ennuyer de quelque chose mais de s'ennuyer de + infinitif, ce qui est déjà le cas de la phrase de Bloy.
     
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    Au Canada nous pouvons utiliser s'ennuyer de quelqu'un pour dire que cette personne nous manque. Est-ce que cet usage s'entend ailleurs?
     
    Parfois des usages attestés par les dictionnaires sont plus courants au Canada par rapport à la France, par exemple (et vice-versa). Merci MC.
     
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