un ange en abyme

giuseppegg

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Italian
Bonsoir, j'ai du mal à comprendre l'image che cet auteur (Paul Willems) utilise pour décrire un spectacle d'un trapeziste:
Il s'agit d'un "numéro extraordinaire": un veillard "était vêtu d’un collant noir assorti d’un casque, ou plutôt d’une calotte de cuir [...] surmontée d’un cimier, sorte de long et mince patin."

Et encore:
"Un filin d’acier tendu des cintres au bord de la piste du cirque barrait l’espace en diagonale. Le vieux monsieur montait légèrement aux légères échelles de corde [...]. [Il] se penche, se met sur la tête, pose le patin de son cimier sur le fil d’acier et lâchant les poignées [...] glisse sur le filin – toujours sur la tête – les jambes et les bras écartés [...]. Le temps d’un éclair on voit, non un vieillard, mais une apparition, mince, gracieuse, à la fois humaine et divine, un oiseau au vol inverse ou un ange en abyme."

Je crois qu'on puisse exclure le sens héraldique:

[Trèsor: HÉRALD. Dans l'expr. en abîme, le mot abîme désigne le point central de l'écu, où une pièce ou figure est placée de telle façon que les autres pièces ou figures ne sont ni chargées, ni même touchées par elle et qu'elles apparaissent en relief, celle en abîme étant située comme au fond. En dehors de cette expr., on dit aussi centre ou cœur]

Mais je me demande si ce n'est qu'une reprise variée de l'image précedente (un oiseau au vol inverse).
Quant aux autres sens de abyme/abîme, je ne vois pas comment pouvoir les lier à ce passage.
Pourriez-vous me donner quelques suggestions?
merci, Gg
 
  • abyme=enfer, image blanc sur noir (ou rouge ?), un ange en enfer 👼👿
    Les trois images successives de contradictions se répondent et se complètent.
     
    Je trouve la piste héraldique pas mal: l'acrobate semble n’être relié à rien, ne rien toucher autour de lui, ni des membres ni de la tête car le filin est invisible depuis le sol... Et les bras écartés ressemblent à des ailes d'ange...
    Le seul bémol est que la référence à l'héraldique paraît quand même bien savante et peut-être en décalage avec le style et le registre de ce texte.
     
    L'hypothèse de l'image d'un ange dans le vide est en effet plus plausible: l'auteur a peut-être trouvé "au-dessus de l'abîme" un peu trop prosaïque et préféré "en abyme" qui ajoute une pincée d'énigme à sa phrase...
     
    Bonjour,
    un abime est un gouffre naturel (orthographe ancienne abyme). L'abime étant le contraire de la situation réelle du trapéziste qui est dans les hauteurs par rapport au spectateur, l'auteur joue ainsi sur les perspectives, avec le trapéziste encore plus haut et les spectateurs encore plus bas.
    J'ai aussi trouvé ceci dans le Larousse :
    Dans l'iconographie chrétienne, séjour des démons, symbolisé parfois par une tête d'homme hideuse, de mine féroce, sortant du sommet d'un cône figurant le monde.
    ce qui renforcerait le contraste avec l'ange (qui est, quand il n'est pas à faire son numéro, un vieux monsieur à priori pas très beau).


    D'autre part, une "mise en abyme" est une œuvre inclue dans une autre œuvre (par exemple un tableau dans un tableau), mais je ne pense pas que ceci soit le cas dans ce contexte.
     
    D'autre part, une "mise en abyme" est une œuvre inclue dans une autre œuvre (par exemple un tableau dans un tableau), mais je ne pense pas que ceci soit le cas dans ce contexte.

    Je me posais précisément cette quetion : est-ce-que la « mise en abyme » ne serait pas la projection de l'ombre de l'acrobate sur le fond de scène, ombre découpée par l'éclairage de scène (projecteurs ou poursuite) ? Et même ombres découpées par plusieurs projecteurs décalés.
     
    Bonjour,
    je ne pense pas. Le principe de la mise en abyme est de mettre "une œuvre dans une œuvre". Par exemple un tableau dans un tableau, ou encore les personnages d'une pièce de théâtre jouant eux-mêmes une pièce de théâtre (procédé que l'on retrouve dans "le songe d'une nuit d'été" par exemple).
    Ici je ne vois rien de tel, même si l'éclairage essaie de jouer avec les ombres projetés, ce serait pleinement partie du spectacle principal, il n'y a rien de mise en abyme à mon sens.
     
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